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Des repas quantitatifs, des patients qui restent dans les fèces pendant des heures, un ambulancier s’occupant de 33 pensionnaires à la fois pour se lever et déjeuner…

C’est ce que décrit le livre « Les Fossoyeurs » à paraître ce mercredi à Fayyad, par la suite très froid. L’enquête accuse le groupe Orpéa, leader mondial des maisons de retraite médicalisées et des pratiques libérales, de graves dysfonctionnements et d’abus en raison de son objectif de réduction des coûts et de la rentabilité à tout prix.

Le groupe Orpéa, leader mondial des Ehpad et cabinets libéraux, s’associe à une enquête livre publiée ce mercredi. « Les Fossoyeurs » dénoncent les abus engendrés par les politiques de réduction des coûts et de rentabilité du groupe. Orpéa conteste les allégations.

Dans son livre, le journaliste indépendant Victor Castanet décrit un système dans lequel les soins de santé, les soins médicaux et même les repas des résidents sont « rationnés » pour augmenter la rentabilité du groupe. Les abus pendant le séjour facturent des frais élevés, par exemple près de 6 500 euros par mois pour une chambre « entrée de gamme » dans la résidence « Les Bords de Seine » à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine, avec un maximum de 12 000 euros par mois.

Les serviettes de bain manquent de protection hygiénique.

Au début de l’enquête, le cadre de soins Laurent Garcia travaillait dans une maison de retraite médicalisée de Neuilly-sur-Seine pendant huit mois. Mardi, en tant qu’invité de franceinfo, il a déclaré que « la maltraitance » d’Orpéa était « pire que n’importe quelle autre maison de repos ».

L’infirmière a déclaré que ce qui l’avait le plus impressionné pendant le voyage d’affaires était l’ordonnance de protection de la santé. « Nous ne pouvons le faire que le 25 de ce mois, et nous savons qu’il n’y en aura plus le 25. Plus. avoir des actions », a-t-il révélé. « Les ambulanciers doivent faire ce qu’ils peuvent, comme utiliser des serviettes de bain », a-t-il déclaré. Il se souvient avoir travaillé dans « la maison de repos la plus luxueuse de France ».

« Nous sommes rationnés, avec un maximum de trois couches par jour », explique l’un des assistants de vie du livre. « Peu importe si les résidents sont malades, ont des problèmes d’estomac ou ont des épidémies », a-t-elle souligné.

Une infirmière dessert 33 résidents à l’heure du réveil et du petit-déjeuner

Laurent Garcia s’est aussi exprimé sur le manque de personnel : « Le matin, sur un étage jusqu’à 9h30, il y avait 33 habitants qui devaient s’occuper de se lever et d’aider à cuisiner jusqu’à 9h30. L’heure du petit-déjeuner », a-t-il poursuivi sur franceinfo. . Dans ces cas-là, les gens « on ne s’occupe pas bien d’eux », déplore-t-il.

Travail jetable

Il a également révélé que cette pénurie de personnel est étroitement liée à l’augmentation de l’instabilité. « En ce moment, dans toutes les EHPAD, on est en sous-effectif. Mais là, Orpéa a multiplié par 10 le nombre de CDI. On prend des intérimaires et on les jette si on veut utiliser des contrats à durée déterminée. » que d’autres qui manquent de personnel. Il y a plus de maisons de retraite », a-t-il déclaré.

Orpea dénonce de « fausses allégations »

Si le ministère de la Santé attend des explications d’Orpea, le groupe a dénoncé « ce que nous pensons être des allégations fausses, scandaleuses et biaisées » dans un communiqué. Le groupe a indiqué avoir saisi ses avocats « pour prendre toutes les mesures de suivi, y compris judiciaires » afin de « rétablir la vérité ».

« Nous avons toujours mis la qualité au-dessus de la finance », s’est défendu le directeur général du groupe, Yves Le Masne, lors d’une conférence de presse. Selon lui, les témoignages à charge répertoriés dans l’ouvrage proviennent d’un petit nombre d’anciens salariés de l’entreprise qui ont entretenu un « ressentiment » à son encontre après son départ.

Selon lui, les témoignages à charge répertoriés dans le livre émanent d’une poignée d’anciens salariés de l’entreprise qui ont eu des « grands » contre lui après son départ.

La bourse de Paris Orpea a chuté de plus de 16% lundi avant de suspendre les cotations à la demande du groupe, après la publication d’extraits du livre dans le journal Le Monde. Les gérants privés d’autres EHPAD ont également fait les frais de la polémique : les actions de Korian ont chuté de plus de 14% au cours de la séance, LNA Health a chuté de plus de 5% et de près de 4% dans un marché globalement très porteur.

 

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