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Un regard différent sur les manifestations.

Sur le site causeur.fr, l’animateur de l’émission, Pierre Cretin, a commenté
cette forme d’action non-violente prônée par le mouvement, notant qu’il
s’agit selon lui de « non-violence passive » car le retard est causé par la
mise en place d’un blocus à ôter la vie à ses concitoyens serait une forme
de violence.

Dans ces usages opposés de la mémoire, différentes formes de mémoire
soutiennent différentes positions politiques par l’appartenance. Alors que
la mémoire culturelle utilisée par l’opprimé était centrée sur l’idée de
communauté australienne devenue plus tard la base du nationalisme
australien, la commémoration officielle de la mémoire civique visait à
construire la société civile sous l’aile de l’empire. Le schéma
d’appartenance exprimé dans ces mémoires hostiles embrasse une position
implicite sur l’immigration : l’appartenance à la communauté australienne,
y compris le nationalisme, est réservée aux blancs natifs du continent et
exclut ainsi tous les immigrés, notamment asiatiques. D’autre part, si le
sentiment d’appartenance civique exprimé dans les commémorations
officielles n’est pas tout à fait une invitation aux immigrés asiatiques, il
embrasse des liens transnationaux, s’ouvrant d’abord aux immigrés
britanniques puis aux immigrés européens. La traduction de ces mémoires
en politique d’immigration n’est qu’une partie de l’imaginaire
d’appartenance. La mémoire culturelle exige des politiques qui préservent
les identités culturelles imaginaires, tandis que la mémoire civique exige
des politiques visant le changement social. Ces mémoires opposées sont
ainsi utilisées soit pour résister à l’immigration afin de préserver un
patrimoine imaginaire, soit pour formuler des politiques d’immigration
qui permettent aux sociétés de se développer selon la logique du passé.

L’Australie proteste contre la fête nationale pour diviser le pays.

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à travers l’Australie
jeudi, jour de l’Australie, une journée de protestations croissantes, y
compris de la part des communautés aborigènes, comme symbole du
début de la colonisation. L’Australia Day, le 26 janvier, célèbre l’arrivée
de la première flotte européenne […]
L’opposition à l’Australia Day par les communautés aborigènes n’est donc
pas nouvelle. Aujourd’hui, cet activisme indigène fait partie d’un
mouvement plus large contre le 26 janvier qui semble avoir pris de
l’ampleur dans la société australienne ces dernières années. Vu sous cet
angle, l’année écoulée l’a révélé. En janvier, la ville de Fremantle a décidé
de déplacer ses célébrations de la Journée de l’Australie du 26 au 28
janvier et a renommé les célébrations Freemantle Day Tours. En
novembre, la populaire radio australienne Triple J a choisi de changer la
date de son compte à rebours « Hot 100 », qui est une liste des 100
meilleures chansons de l’année basée sur les votes du public (2,24
millions d’électeurs en 2016). Jour de l’Australie. Enfin, le débat a
également eu lieu au Parlement australien début janvier 2018, lorsque les
Verts australiens ont exprimé leur soutien à un changement de date formel
et définitif.

Quelle est l’histoire de l’Australia Day ?

L’Australia Day est une fête nationale. Comme de nombreuses fêtes
nationales à travers le monde, elle commémore une date clé de l’histoire
d’un pays. Bien que l’Australie ait été découverte par James Cook en
1770, l’origine de la fête nationale est le 26 janvier 1788, lorsque le
capitaine Arthur Phillips est arrivé à Sydney Cove. Cette flotte royale se
composait de 11 navires et a établi la première colonie pénitentiaire de
Grande-Bretagne. Il est rapporté qu’une flotte française est arrivée peu de
temps après avec la même intention.
L’Australia Day est un jour où tous les Australiens se réunissent pour
célébrer ce qu’il y a de plus grand dans notre nation – notre riche passé et
notre avenir plein d’espoir. C’est aussi une occasion unique pour nous tous
– Australiens de naissance ou par choix – de reconnaître nos liens et notre
diversité en célébrant les privilèges et les responsabilités de la citoyenneté
australienne. J’encourage ceux qui deviennent de nouveaux citoyens
aujourd’hui à nous aider à bâtir notre pays, et nous avons hâte de voir
leurs futures contributions à l’histoire de notre nation.

Question soulevée par les manifestants.

Pourtant, depuis le début des fêtes de fin d’année, des voix s’élèvent de
toutes parts pour remettre en cause ce choix. En effet, le 26 janvier
marque aussi le début du massacre et de la colonisation des peuples
indigènes. Les membres de la communauté autochtone demandent
souvent que les dates soient modifiées. La première manifestation a eu
lieu à Sydney en 1988, et d’autres ont depuis rejoint la cause.
Le mouvement a été décrit comme essentiellement un courant de
protestation. Au niveau local, cependant, certains adhérents pourraient
décider de travailler avec les pouvoirs publics sur des projets écologiques,
comme le militant XR Philippe Deforges du Mans, qui rédige une étude
sur les bus à hydrogène et reviendra au maire Stéphane Le Foll.