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Les iimmortel ont frappé la table avec leurs poings. Dans un rapport publié mardi, des membres de l’Académie française ont déploré l’utilisation croissante du « franglais » dans les entreprises et les institutions.

La « gare de retrait » de La Poste, « l’ère française » de la Fnac, l’appli « zenway » de la SNCF, ou son « alors, prêt à ouigo ? » Face à ce biais linguistique, l’Académie française a mis en place début 2020 un comité, dont l’objet est d’échanger des institutions de recherche pendant quinze ans. Les résultats pointent vers une « anglicisation intrusive » de notre langue, révèle Le Figaro.

Les collectivités locales ne sont pas en reste lorsqu’il s’agit d’attirer des touristes ou des entrepreneurs. « Sarthe me up », « Maubeuge, Villes créatives », « Mon Val de Loire », « Alpes est là », sont particulièrement marquants. Sans oublier les slogans publicitaires (« Inspired by You » pour Citroën, « Passion for Life » pour Renault, ou encore « Sports et Emotions » pour Peugeot).

47% des français sont hostiles ou offensés par des slogans anglais.

Selon le rapport du Collège de France, la « saturation » de ces termes entraîne un risque de déconstruction grammaticale, ainsi qu’un risque de doubles ruptures sociales et intergénérationnelles. « Les termes britanniques et américains sont souvent supposés à tort être bien connus du public [mais] n’affectent qu’une petite partie de la population privilégiée et éduquée », a averti l’agence.

Chez les Français, ce phénomène a de nombreuses critiques. Résultat, 47% se disent hostiles ou agacés par les messages publicitaires contenant des mots anglais (étude Crédoc 2020). La proportion de retraités atteint 70 %. Un tiers des répondants (32%) pensent même que l’utilisation de l’anglais est toujours ou souvent un obstacle à la compréhension de l’information.

Allant dans ce sens, le collège appelle à « la prise en compte des réalités sociales du pays ». Autre point qui peut s’appuyer sur les recherches de Credock lors de l’élection présidentielle, qui ont montré que 65% des Français trouvent utile d’avoir une loi garantissant l’usage du français dans la société (affaires, médias…).